एक नए युग की शुरुआत
le commencement d'une nouvelle ère
Les européens sont arrivés sur la Maan avec une flotte composée de plusieurs frégates, galions et d’un clipper servant d’éclaireur. Ces navires ont emmenés avec eux du bétail tel que des moutons, des taureaux, des vaches, des poules et aussi des porcs. Certains se trouvent être chargés de barils d’alcool, de caisses de nourriture et de tissus. A cela s’ajoutent tous les effets personnels des voyageurs. Cette flotte se nomme Queen Anne’s Conquest en l’honneur de la Reine actuelle d’Angleterre. Celle-ci avait de grands desseins pour cette aventure. Ambitieuse elle voyait déjà la création d’un nouveau royaume dominant les mers indiennes et c’est pour cela qu’elle envoya près de sept-cent personnes gravir les océans.
Ce qui a poussé ces navires à débarquer sur les rives de la Maan, c’est le désir de découvrir des contrées éloignées pour les explorateurs, les avides d’aventures, l’envie d’établir un nouvel empire pour quelques politiques, l’espoir de faire fortune pour les marchands ou bien simplement la contrainte de devoir suivre sa famille, la contrainte de la fuite d’un pays qui ne veut plus d’eux ou la contrainte de ne plus être libre pour les nombreux prisonniers (principalement des brigands et quelques pirates très peu connus).
Malheureusement pour eux rien ne se passa comme ils l’avaient prévu. A peine quelques instants après que les côtes de la Maan soient visibles que le ciel s’assombrit et que le tonnerre gronda. La mer s’agita, les éclairs frappèrent de toute part. On aurait dit que la Terre se divisait en deux tant tout paraissait irréel et monstrueux. La panique se fit rapidement sentir sur les navires, bousculades, cris. Nombreux sont ceux qui voyaient déjà la fin du monde leur tomber dessus. Sur une dizaine de navires, trois disparurent dans les flots emportant avec eux près de deux-cents personnes. Le clipper et un des galions se firent à leur tour engloutir par une vague gigantesque semblable à la gueule d’un démon. Il ne restait alors plus que deux frégates et trois galions, ils étaient principalement destinés au transport d’animaux et de nourriture. Les navires comptant le plus de voyageurs s’étaient fait couler en premier comme si la mer l’avait décidé. La peur, le traumatisme de cette nuit chaotique rendit muet un bon nombre des survivants mais certains élevèrent la voix – ordonnant de faire demi-tour et de retourner en Angleterre. Une première confrontation entre les capitaines. Il n’y aurait jamais assez de nourriture pour un aussi long voyage criaient certains mais les obstinés décidèrent de s’en aller tout de même, courant ainsi vers une mort certaine mais rassurante.
Les plus courageux ou plus intelligents posèrent pied sur les plages blanches de la Maan ne formant désormais qu’un groupe d’une centaine de personnes. Fascinés par la beauté exotique de l’île, il ne leur fallut pas longtemps pour oublier les horreurs des nuits précédentes. Ils commencèrent alors à couper les arbres environnants dans le but de construire leurs maisons. Tous se mirent activement au travail sous les yeux méfiants des natifs cachés dans les fourrées. Ils se répartirent les tâches certains s’occupant de la culture des plantes et de l’élevage, de l’exploration des environs, de la cuisine ou bien de la construction du fort. Les prisonniers étaient exploités, devenus esclaves des naufragés ils devaient s’occuper de tous les travaux les plus fatigants et ingrats. Cependant les nouveaux arrivants avaient été maudits par la Maan dès leur approche, alors le malheur s’abattit sur eux une fois de plus. Un nouvel orage se produit, tout aussi violent que le précédent, il détruit les deux derniers navires encore présents. Les transformant ainsi en de pauvres épaves sans vie.
Quelques natifs, pris par une curiosité folle, s’aventurèrent dans le camp qu’avaient construit les étrangers. Impressionnés par toutes ces nouvelles choses se dévoilant à leurs yeux, le groupe d’adolescents ne prêta pas attention aux trois pistolets sur eux. Il n’a suffi que d’une seconde pour que les hostilités soient déclenchées entre les deux camps. Trois enfants sont morts parce qu’ils essayaient de comprendre comment fonctionnait une longue vue. Cinq européens sont morts pour en payer le prix. Voici la première rencontre entre les natifs et les étrangers. Depuis ils maintiennent leur distance, faisant attention à ne pas fouler la limite entre la vie et la mort. La crainte règne désormais en reine sur le camp des européens, on se retourne pour vérifier qu’un natif ne soit pas là à nous espionner, on prend garde à ne pas manger de la nourriture empoisonnée. Tout n’est plus que peur.