मोहित मां
BEWITCHED MOTHER
1703 - « Approche mon enfant, n’aie pas peur… Ferme tes yeux, ouvre tes oreilles et laisse toi porter par les murmures de la Maan. Tu l’entends te souffler ses secrets ? Tu sens son doux parfum ? Vois-tu son visage souriant ? Sois plus attentif et alors tu verras les dunes du désert s’envoler au gré du vent. Tu sentiras l’odeur enivrante de la rosée et entendras les mélodies de l’écume. La Maan a tant à t’offrir, ne la blesse pas et écoute-la. Si jamais tu vois quelqu’un tenter de lui faire du mal, arrête-le. Montres-toi brave et fier mais aussi humble et généreux. Alors tu deviendras un véritable homme. » Ces mots, chaque enfant de la Maan les avaient déjà entendus au moins une fois. C’était ce serment qui guidait nos vies, qui nous permettait de rester sur le bon chemin. Mais désormais, devrions-nous encore le respecter ?
Les sols tremblaient, les pluies faisaient fureur. Toute la vie présente semblait soudainement avoir cessé de respirer. De nombreux soleils ont disparus avant que la prophétie ne se réalise. Depuis trop longtemps les tribus retiennent leur souffle, la peur se ressent dans chaque recoin de la Maan. Allant des déserts endiablés aux forêts oubliées. Aucune ruine n’est épargnée par cette vague de doute insoutenable. Nous attendions un signe, un geste appuyant la prédiction faite par l’Oracle. Un grand nombre de personnes était sûrs de voir arriver des messagers du ciel mais peut-être que nous n’aurions pas du en espérer autant. Car ce qui mit pieds sur la Maan n’avait rien de divin. Ils sont arrivés sur nos terres la nuit de la nouvelle lune. Leur ghoda s’est accroché à nos dunes de sables, ils ont planté une gigantesque pique argentée au fond de l’eau comme la queue empoisonnée d’un scorpion s’enfonçant à de la chair. Et alors ils sont venus, portés par leurs étranges radeaux. Les vagues ne voulaient pourtant pas d’eux, elles étaient déchainées, le ciel grondait mais ils avançaient contre la volonté de la nature, ils bravèrent les avertissements de la Maan jusqu’à oser poser leurs pieds impurs sur notre territoire. Le cri de la mort a résonné une première fois. Leurs yeux étaient envahis par la haine et l’envie meurtrière de conquérir. Ils ont tué les nôtres à l’aide leurs bâtons qui crachent le feu. Nous avons tué les leurs avec le venin des serpents qui tapissait nos flèches. Ils ont souffert, leur mort fut lente et agonisante mais ce n’est que le début. Ces hommes et femmes blancs ont bravé les paroles de la Maan, ils en subiront les conséquences. Les guerriers de la mort finissent toujours par rejoindre le narak.
Sept lunes se sont écoulées depuis leur arrivée. Désormais on peut déjà voir leur village se construire sur les rives de la Maan. C’est un très grand village qui dévore à lui seul la plage du nord. Pour le construire ils coupent et détruisent les arbres sans prendre conscience du mal qu’ils font, les singes crient de plus en plus fort – on les entend la nuit alors que les insouciants dorment. Ces étrangers, nous les observons, sans jamais en quitter un de l’œil. Comme la gazelle traquée par le lion, ils finiront par faire un faux pas et alors nos crocs les saisiront. Ils ne se doutent pas de ce qui guette, de ce qui se cache dans les feuillages. Ils ne connaissent rien de la Maan et de ses secrets. Les voilà coincés ici par une malédiction dont ils ne se doutent de l’existence. L’orage gronde au loin. La Nature ne tardera pas à laisser sa colère éclater. Les visages pâles sont nos ennemis, ils sont les persécuteurs de nos terres et ils paieront. पृथ्वी हमेशा अपने कारण के लिए रिटर्न.